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Universités de Lille

Tract LRU d’appel à AG

Premier appel intersyndical à mobilisation contre la loi LRU à Lille

vendredi 5 octobre 2007, par Webmestre

Cet été, le gouvernement a fait
voter une loi relative aux
« libertés et responsabilités des
universités » (JO du 11 août). Cette loi,
qui selon Fillon serait « peut-être la loi la
plus importante de la législature », comporte
de graves dangers pour le service
public d’enseignement supérieur et de
recherche.

Une démocratie de plus en plus limitée...

Le système actuel de représentation
dans les conseils n’est sans doute
pas à l’abri de toute critique, mais cette
loi comporte un certain nombre de dispositions
qui restreignent fortement la
démocratie universitaire. Le nombre de
représentants des étudiants, des personnels
enseignants et IATOSS diminue
fortement au conseil d’administration,
celui-ci pouvant désormais être composé
de 20 à 30 membres (contre une
soixantaine auparavant). En revanche
le nombre de personnalités extérieures
(notamment issues du patronat local et
de représentants des collectivités territoriales)
augmente. De plus, le rôle du
président d’université est largement accru
puisqu’il a voix prépondérante, un
mandat renouvelable et de nouvelles
responsabilités.

Les universités gérées comme des entreprises...

L’un des objectifs principaux de
cette loi est d’accorder une « autonomie » budgétaire et structurelle aux universités.
Cela signifie que les universités
auront la possibilité de gérer leur budget
comme elles le souhaitent, y compris en
fonction de critères d’insertion professionnelle
des étudiants. En effet, le gouvernement
veut développer « les filières
conduisant à un emploi et restreindre
les filières sans débouché » (lettre de
Sarkozy aux présidents d’universités en
février 2007). Cela conduira à terme à la
généralisation des diplômes professionnels
directement adaptés aux besoins
des entreprises, du type « Chargé de clientèle au Crédit Mutuel » ou encore « responsable de rayon chez Carrefour », qui existent d’ailleurs déjà dans certains établissements !

Le désengagement financier de l’État
va par ailleurs s’aggraver. En effet, avec
cette loi les universités pourront créer
des fondations afin de « lever des fonds »
privés, ce qui donnera aux entreprises
un droit de regard sur les formations -
la concurrence entre universités et entre
filières risque de s’accroitre... ce qui renforcera
la cassure entre les grands pôles
universitaires (regroupés dans les PRES : Pôle de Recherche et de l’Enseignement Supérieur) et les « petites universités ».

L’université à deux vitesses est ainsi institutionnalisée !

L’autonomie structurelle va, quant à elle,
permettre aux universités de gérer leur
patrimoine immobilier comme elles l’entendent
ce qui induira entre autre un
coût supplémentaire de maintenance
pour les universités.

De plus et à terme, les universités seront
sans doute amenées à augmenter
les frais d’inscription pour leur financement

Plus de précarité pour les personnels

La situation et le statut des personnels
seront fragilisés. Alors qu’actuellement
le recrutement se fait sur
concours de la fonction publique, l’université
pourra développer le recours aux
contrats (CDD ou CDI), y compris pour
l’enseignement et la recherche, financés
grâce aux fondations : c’est la mort annoncée
du statut de la fonction publique.

Le président décidera des recrutements
et des licenciements, du montant et de
l’attribution des primes (instauration du
salaire au mérite). Par ces mesures, c’est
le jeu de l’arbitraire local qui s’installe !

Réagissons contre un projet de loi dangereux et destructeur.

Mobilisons-nous pour un véritable service public
d’enseignement supérieur et de recherche !

Les organisations signataires appellent
- les personnels et les étudiants à débattre dans les établissements (réunions d’information, assemblées générales, assises
locales de la recherche, instances des établissements, …) du contenu et des conséquences de cette loi et de cette politique ;
ils pourront trouver dès maintenant dans la signature de l’Appel des Cordeliers lancé en juillet (www.universite-recherche-democratie.fr) une première forme de résistance solidaire et collective ;
- la communauté universitaire et scientifique à décider démocratiquement d’actions pour s’y opposer et pour construire
l’élaboration d’un tout autre cadre législatif, avec une programmation budgétaire pluriannuelle qui rende caduc le texte du
10 août dont les dispositions sont dangereuses pour les universités, les autres établissements d’enseignement supérieur et la
recherche.

Assemblées Générales :
- Lille 1 : Mercredi 10 octobre 12h30 amphi Archimède bât. M1
- Lille 2 : réservation d’amphi en cours
- Lille 3 : Mardi 9 octobre 12h30 amphi A bât. B


Premiers signataires : CNT-SR lille, Ferc Sup CGT lille3, Snesup Lille1, Snesup Lille2, Snesup Lille3, SNPREES-FO
59, SNPREES-FO lille3, Sud éducation 59/62, Sud étudiant-e lille, Sud recherche EPST Llille, UEC lille, UNEF lille