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Aix-Marseille 1

Aix-Marseille 1 : Réouverture du site Schuman mardi 6 au matin

lundi 5 novembre 2007, par Webmestre

Alors que nous étions convenu avec la présidence de nous revoir à 7H30 lundi 5 pour décider de la réouverture du site (voir message précédent), nous avons appris de manière fortuite dès mercredi que la présidence avait décidé de laisser le site fermé lundi et de convoquer une AG des personnels dans la journée de lundi à St Charles. Il a fallu attendre vendredi 2 novembre, 14H30, pour que les organisations syndicales reçoivent un appel du Vice-Président Sciences les informant de ces dispositions.

Nous avons décidé de rédiger un communiqué, que je vous reproduis ci-dessous. Les autres organisations syndicales se sont jointes à nous.

Communiqué de l’intersyndicale

Les organisations syndicales s’insurgent contre l’attitude de la présidence de l’Université de Provence.

Rappelons les faits : mardi 30 octobre, à la suite d’incidents survenus lors d’une action d’information des étudiants, la direction prend unilatéralement la décision de fermer le site Schuman jusqu’à nouvel ordre. Répondant à la convocation du Président, les responsables des organisations syndicales se déclarent unanimement opposés à la fermeture du site, qu’ils qualifient d’erreur. Malgré cela, le Président maintient sa décision.

Il est par ailleurs convenu d’une seconde réunion avec les responsables syndicaux lundi 5 novembre au centre Schuman, à 7h30, afin de débattre de la réouverture immédiate du site, ainsi que d’une assemblée générale des personnels, convoquée ultérieurement par la présidence.

Or, bien qu’aucun évènement nouveau n’ait depuis mardi instauré une quelconque urgence, la direction de l’Université décide de modifier ces dispositions, sans en avertir officiellement les organisations syndicales. C’est par des fuites (un courriel d’un directeur d’UFR aux enseignants de cette UFR) que nous apprenons qu’une AG est convoquée par la présidence sur le site de Saint-Charles, lundi 5 novembre — le site Schuman demeurant donc fermé ce jour-là. Et ce n’est que vendredi à 14H30, que la présidence informe finalement les organisations syndicales, par un appel téléphonique à leurs secrétaires, que la réunion direction-syndicats aura lieu à Saint-Charles à 9h et l’assemblée générale à 10h30. La direction annonce son intention de convoquer officiellement l’AG dans la soirée de vendredi par le biais du site internet de l’Université (à l’heure où nous rédigeons ce communiqué, l’information n’est toujours pas passée). Elle demande par ailleurs aux syndicats de relayer l’information.

Nous nous élevons avec force contre ces mesures qui s’apparentent à une vulgaire manipulation, de même que contre le lock out du centre Schuman, que les incidents de mardi matin ne justifiaient aucunement.
Il s’agit d’une véritable provocation, consistant à faire croire, en arguant de quelques débordements individuels, que les étudiants sont des fauteurs de troubles qui menacent l’ordre et la sérénité de l’Université. L’avenir de notre université, comme celui de toutes les universités de France, ne pourra se décider sans la participation des étudiants, les premiers concernés, qui ont par ailleurs montré dans le passé leur sens des responsabilités.

Nous rappelons enfin qu’il n’y a pas d’autre situation de crise à l’Université de Provence que la crise de l’université en général, crise qu’aggrave la loi dite « LRU », et qu’il faut s’attendre vraisemblablement à un mouvement des personnels et des étudiants contre cette loi, comme c’est déjà le cas dans d’autres établissements.

Nous sommes favorables à toute initiative destinée à rendre le débat plus démocratique. Si le président de l’Université souhaite convoquer une AG, nous l’invitons à le faire de manière publique, dans la transparence et sans chercher à en écarter qui que ce soit par des manœuvres visant à restreindre l’information. Nous l’invitons par ailleurs à mettre à l’ordre du jour de cette AG la question qui constitue le véritable enjeu de la période actuelle pour l’université : la loi « LRU » et la fusion des trois universités — l’ordre du jour n’étant toujours pas annoncé, on voit mal comment la question de l’organisation et de la légitimité des mobilisations pourrait en en être un.

L’attitude de la direction, provocatrice, révèle aussi une grave défiance vis-à-vis des étudiants, voire des organisations représentatives des personnels et des étudiants, et le choix de solutions manœuvrières plutôt que l’instauration d’un débat respectueux et responsable. Nous tenons d’ores et déjà la direction pour responsable des conséquences que ces solutions pourraient avoir. Ces mesures, qui confirment une interprétation abusive des incidents de mardi, portent tort aux étudiants en les privant d’enseignement et en bafouant leurs droits. Nous redemandons l’ouverture sans attendre du site Schuman, nous nous élevons contre le rôle que la direction veut nous faire assumer et nous réaffirmons notre droit d’appeler à des AG de manière publique et démocratique.

Nous avons été reçu ce matin par la présidence de l’université. Elle souhaite que l’on agisse désormais ensemble. Les syndicats ont pris acte de cette volonté et ont déclarés y souscrire pleinement, leur propos étant d’éviter un affrontement qui ne doit pas opposer une partie de l’université à une autre, mais l’ensemble de la communauté à la loi dite « LRU ». Nous avons rappelé le mot d’ordre de grève pour la journée du 20 novembre. A plusieurs reprises, la direction a voulu connaitre notre position quant à un blocage éventuel de l’université par les étudiants. Nous avons rappelé que les Ag des étudiants étaient souveraines quant à leurs modes d’action.

A la réunion des personnels convoquée à la suite, le président a dit vouloir connaitre le point de vue des personnels par rapport à un blocage. Personne n’a vraiment répondu à cette question. Les interventions peuvent être regroupés en trois points :

  1. L’écrasante majorité a exprimé le fait que la réponse de la direction (fermeture) était disproportionnée face aux incidents
  2. tous ont réaffirmé l’opposition à la LRU sauf une ou deux personnes
  3. Beaucoup sont traumatisés par les semaines de blocage du CPE

En conclusion, le site de Schuman sera de nouveau ouvert demain matin mardi, il y a une Ag des étudiants à midi et les organisations syndicales sont convoquées par la présidence à 13h pour "échanger sur la réunion des personnels de ce matin".

Ghislaine Gallenga — SNESUP Aix-Marseille.