Motion Formation des enseignants du CA de Paris 1

Le Conseil d’administration de l’université Paris 1, réuni en
formation plénière le 24 novembre 2008, s’oppose à toute réforme ayant
pour effet de réduire la part des savoirs disciplinaires dans les
concours de recrutement des professeurs des lycées et collèges.

Un allègement des épreuves, ou leur substitution par des entretiens de
recrutement, auxquels participent des non-spécialistes, sous forme de
représentants de la société civile, ne ferait qu’abaisser le niveau de
formation des futurs enseignants et discréditer les masters comme
formations de haut niveau scientifique. Le projet actuel constitue une
menace alarmante pour la qualité des recherches conduites en master,
qui conditionne l’admission en doctorat. Ceci est en contradiction
totale avec l’objectif affiché par la « masterisation » des concours de
l’enseignement, la formation à la recherche dans le cadre du master et la revalorisation du métier d’enseignant.

Il estime nécessaire, pour maintenir un niveau d’exigence scientifique
élevé des futurs enseignants, à l’écrit et à l’oral, de relever les
coefficients des épreuves d’admissibilité, au contenu disciplinaire
fort, par rapport à celui des épreuves d’admission. Il souhaite le
rétablissement de questions de concours dans les disciplines où elles
existaient, afin de permettre aux candidats de continuer à préparer
conjointement le CAPES et l’agrégation. En outre, il refuse le
remplacement de stages d’une année dont la valeur formatrice est
éprouvée, par de brèves périodes de pratique pédagogique encadrée dans
le cadre des masters. Et il s’associe à la demande de moratoire
exprimée par de nombreuses associations d’enseignants du supérieur et
les présidents des universités parisiennes.