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Paris 1

Paris 1 : Textes adoptés par l’AG des personnels du 27 novembre

mercredi 28 novembre 2007, par Webmestre

Une assemblée de personnels BIATOSS et enseignants de Paris 1, s’est tenue ce matin Mardi 27 novembre, à l’appel des syndicats SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SGEN-CFDT, CGT de Paris 1. Elle a réuni entre 100 et 120 participants, et a reçu des délégations d’étudiants du comité de grève de Paris 1 et de la coordination nationale. Plusieurs textes ont été adoptés. Une autre réunion est prévue vendredi matin 30 novembre (lieu et heure à préciser).

Appel de l’assemblée du 27 novembre

(adopté à la quasi-unanimité)

L’assemblée générale des personnels de l’Université Paris 1, réunie à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales ce mardi 27 novembre 2007, a décidé d’exprimer son opposition à la loi de réforme de l’université et d’appeler l’ensemble du monde universitaire, mais aussi l’ensemble des citoyens français soucieux de préserver une université de qualité, ouverte, démocratique et autonome, à se mobiliser pour en défendre les principes :
- Démocratie de fonctionnement : opposés à la présidentialisation, nous affirmons la supériorité du fonctionnement démocratique pour préserver la qualité pédagogique et scientifique de l’université,
- Compétence scientifique collective : contre les recrutements BIATOSS et enseignants laissés au bon vouloir et aux appréciations personnelles d’un président et de ses conseillers, nous réaffirmons la supériorité des concours ou du recrutement par les pairs dans le cadre des commissions de spécialistes,
- Gratuité des enseignements : contre la tentation de multiplier les diplômes d’université dont les contenus et les modes de financement sont laissés au bon vouloir de chaque établissement, nous exigeons que les diplômes nationaux gratuits soient sauvegardés et que leur valeur soit préservée par des dispositifs de refinancements,
- Redistribution interne des financements de la recherche : contre la subordination indirecte de l’université à travers des modes de financements par sponsoring, donations et agences de moyens, nous exigeons la mise en place de structures démocratiques internes permettant d’organiser de manière pérenne les refinancements et péréquations entre disciplines, entre matières et entre types de recherches,
- Péréquation inter-universitaire des financements : contre le risque de voir progressivement les financements privés se concentrer sur certaines institutions à l’image prestigieuse ou commerciale, nous appelons à mettre en place un système national de péréquation inter-universitaire pour la répartition des financements.

Pour atteindre ces objectifs et défendre ainsi la valeur d’un système universitaire de qualité, ouvert, démocratique et indépendant, qui n’ait rien à envier aux écoles privées et élitistes, nous appelons tous nos collègues à se mobiliser pour que le gouvernement suspende la mise en œuvre de cette loi.

Nous appelons tous nos collègues :
- à participer au débat organisé à Jussieu le jeudi 29 novembre de 12 h à 14 h, Amphi B3 par SLR et « Sauvons l’université »
- à participer aux manifestations publiques organisées aujourd’hui et dans les prochains jours ;
- à diffuser des tracts et à faire de l’information systématique sur les conséquences de cette loi au détriment de l’université ;
- à organiser des ateliers de débats et de mobilisation ainsi que des journées banalisées pour favoriser l’élaboration de dispositifs d’une autre réforme de l’université.

Appel au débrayage et à la grève

(pour : 73, contre : 4, abstentions : une dizaine)

Nous appelons nos collègues à effectuer un débrayage jeudi 29 novembre 2007 notamment pour participer au débat de Jussieu. Nous demandons aux syndicats et aux diverses organisations d’impulser un mouvement de grève de tous les personnels au niveau national le mardi 4 décembre 2007.

Déclaration de l’assemblée générale des enseignants, chercheurs et BIATOSS de l’Université Paris 1

(adoptée à l’unanimité)

Nous, enseignants, chercheurs et BIATOSS de l’Université Paris 1, rappelons notre attachement aux principes qui fondent l’Université :

L’Université doit être un lieu démocratique aussi bien pour les étudiants que pour les personnels, c’est-à-dire ouverte à tous sans sélection des étudiants à l’entrée et garantissant à tous ses membres un contrôle sur sa gestion.

L’Université doit être un lieu de savoir, où l’existence de toutes les disciplines est garantie, et un lieu d’enseignement et de recherche de qualité, à tous les niveaux qui sont les siens, Licence, Master et Doctorat.

L’Université doit être ouverte sur l’international, ce qui implique une mobilité de ses membres sans que cela justifie la prolifération de contrats précaires.

L’Université doit être ouverte sur le monde extérieur, tout en restant maîtresse des modalités de cette ouverture et des contenus de l’enseignement et de la recherche.

L’Université doit garantir des statuts stables à l’ensemble du personnel, garantie du pluralisme et de l’indépendance de la pensée.

Or, la Loi LRU est une réforme bureaucratique qui sous couvert de modernisation tourne le dos à la gestion démocratique et collégiale des universités. Elle concentre l’essentiel des pouvoirs dans les mains des présidents, en réduisant la proportion des étudiants et des personnels administratifs dans les instances de décision, et en vidant de leurs prérogatives le conseil scientifique et le conseil de la vie étudiante.

Dans cette loi globalement condamnable, plusieurs points nous apparaissent particulièrement nocifs :
- la disparition des commissions de spécialistes : un enseignant-chercheur ne sera plus désigné par des spécialistes élus de sa discipline, assurant la qualité du recrutement, mais nommé par le président de l’Université, au risque de dérives clientélistes
- la remise en cause des statuts des personnels enseignants, chercheurs et BIATOSS par le foisonnement de statuts de contractuels, voire de statuts « privés » et précaires, avec toutes les conséquences prévisibles en terme de restriction des libertés pédagogiques et du pluralisme
- elle permet de redéployer des budgets de fonctionnement vers l’équipement, mais non le contraire : des universités vétustes n’auraient donc d’autre choix que d’amputer la masse salariale pour maintenir leur patrimoine immobilier
- elle organise le désengagement financier de l’Etat, ce qui conduirait à un appauvrissement d’un grand nombre d’universités, au risque d’une hausse des frais d’inscription, du développement d’un système universitaire à deux vitesses, et d’une recherche effrénée de subsides divers, aux dépens des missions de formation et de recherche, en particulier la recherche fondamentale

Nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire (étudiants, BIATOSS, enseignants et chercheurs) à se mobiliser contre cette loi.


Textes transmis par Marie Cottrell — SNESUP Paris 1