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Paris 1

Paris 1 : appel de l’intersyndicale des personnels enseignants et BIATOS

lundi 26 novembre 2007, par Webmestre

Enseignants et BIATOS syndiqués de l’Université Paris I, nous rappelons notre opposition à la loi LRU.

Cette loi est triplement condamnable :
- elle tourne le dos à la gestion démocratique et collégiale des universités en concentrant l’essentiel des pouvoirs sur les présidents, en
réduisant la place des étudiants et des personnels administratifs au profit de personnalités « extérieures » choisies par les présidents, et en vidant de
leurs prérogatives le conseil scientifique et le conseil de la vie étudiante ;
- elle met en place des procédures de recrutement et de rémunération soumises au bon vouloir des équipes de direction, au risque de dérives
autoritaires et clientélistes, et d’une remise en cause des statuts des personnels enseignants, chercheurs et BIATOS par le foisonnement de statuts de
contractuels, voire de statuts « privés » et précaires, avec toutes les conséquences prévisibles sur les libertés pédagogiques et le pluralisme ;
- elle organise le désengagement financier de l’Etat, ce qui conduira à un appauvrissement de la plupart des universités, au risque d’une hausse des frais
d’inscription et d’une recherche effrénée de subsides divers, aux dépens des missions de formation et de recherche.

Depuis plusieurs semaines, un mouvement est engagé contre cette loi.
A Paris I, et plus particulièrement au centre Pierre Mendès-France, le mouvement a pris la forme du « blocage ».
Cette forme d’action pose problème. Avec elle, le débat ne porte plus sur le fond (en l’occurrence le contenu de la loi LRU), mais sur la forme d’action
(« blocage » ou non). Au blocage, répond la fermeture administrative que nous condamnons. L’un et l’autre aboutissent à la situation d’un centre « fantôme », où les étudiants ne
viennent plus et où en conséquence, le débat de fond n’a pas lieu.

Nous avons la conviction qu’un mouvement social doit parier sur l’intelligence de ses arguments et le respect de la démocratie.

Le climat actuel est particulièrement grave à PMF à tous les niveaux, y compris pour le mouvement contre la loi LRU.
Nous proposons pour sortir par le haut de cette situation, le protocole suivant :
- les étudiants, lorsqu’ils sont en lutte, doivent pouvoir disposer d’un amphithéâtre et de salles pour tenir leurs réunions et leurs Assemblée
Générales ;
- lorsque la grève est votée puis reconduite démocratiquement en Assemblée Générale, elle ne doit plus s’accompagner d’un blocage, au risque
sinon de conduire à des mouvements ultra-minoritaires, en lieu et place de mouvements à vocation majoritaire qui parient sur la force des arguments ;
- les étudiants en grève doivent pouvoir intervenir avant chaque Cours et TD, lorsque ceux-ci se tiennent, afin de présenter leurs arguments en faveur de
la grève. Et nous demandons à nos collègues à s’engager à ne pas assurer leurs cours ou TD lorsqu’une majorité de leurs étudiants décide de se mettre en grève ;
- nous demandons enfin à nos collègues et à la Présidence de l’Université, afin d’apaiser les tensions, de s’engager à trouver des
aménagements pour les examens.

AI ­ UNSA ; CGT enseignants ; CGT BIATOS ; SGEN-CFDT ; SNESUP-FSU ; SNCS-FSU ; SNPTES - UNSA

Le 26 novembre 2007.