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Grenoble

Grenoble : Déclarations syndicales suite aux interventions policières

vendredi 16 novembre 2007, par Webmestre

Ci-joint la déclaration du Snesup Stendhal et de l’intersyndicale interu suite aux diverses interventions policières sur le campus. Une AG des personnels interu est convoquée lundi à 13h, pour discuter loi LRU, politique gouvernementale, et préparer le 20.

La police privée engagée par le président Spallanzani (UPMF-Grenoble 2) se balade toujours sur le campus accompagnée de pitbulls non muselés, malgré les remarques que leur ont faites les uns et les autres. A quand les barbelés autour des campus ?...

Lise Dumasy
Snesup Stendhal

Qui était sur la photo ?

Cessons de tourner autour du pot : des forces de police ont bel et bien procédé à l’évacuation d’étudiants réunis pacifiquement dans l’amphi 11 de notre Université. Aucune solution négociée n’avait été proposée précédemment et ne semble même être envisagée : les étudiants, car ce sont des étudiants (ces étudiants existent, nous les avons rencontrés), qui ont discuté avec le président Chézaud à la suite de cette intervention (et non avant), nous ont essentiellement parlé de menaces et de nouveau recours au forces de l’ordre et non d’écoute ni de discussion.

Nous persistons à dire que la discussion et la négociation sont de meilleurs moyens de résoudre les crises, et surtout des moyens plus respectueux de la démocratie et de l’esprit universitaire, et même à terme de l’efficacité gestionnaire qu’aiment tant nos présidents, que l’emploi systématique et irréfléchi de la force.

Rappelons que les conflits et les expressions d’opposition dans la société civile sont constitutifs de la démocratie et que vouloir y mettre un terme par la force est extrêmement dangereux pour cette même démocratie.

Nous pensons qu’une telle façon de faire est un facteur de durcissement des oppositions et de perte de contact entre la communauté universitaire et la jeunesse étudiante, pour qui sont faites les universités.

Rappelons enfin que les étudiants se battent contre une loi LRU qu’un très grand nombre d’enseignants-chercheurs et de personnels universitaires, à travers leurs conseils élus (dont le nôtre) ont également repoussée.

En cherchant à briser le mouvement par la violence, le Président Chézaud, se fondant sur un risque dont on a pu constater au cours de conflits précédents qu’il avait pu être évité par la négociation, ouvre la voie en réponse, au développement de violences réelles.

Nous demandons que cesse cette politique de provocations systématiques et que s’engagent de véritables discussions avec des étudiants, pour la grande majorité d’entre eux responsables et ouverts. Qu’ils soient ou non membres de syndicats étudiants, ils n’ont rien des provocateurs ou des terroristes (sic) que l’on nous décrit. Leurs représentants ne sont pas aujourd’hui considérés comme des interlocuteurs légitimes par le Président Chézaud : mais ils sont ceux que les étudiants se sont donnés, et, à ce titre, ils ne peuvent être ignorés.

Le président Chézaud ne peut, en dénigrant ses interlocuteurs étudiants ou en laissant sous-entendre l’existence d’un accord du bureau de l’Université sur ses méthodes, penser pouvoir justifier par avance un recours aux forces de l’ordre dès lundi.

Cette stratégie de la tension et du recours à la force, que l’on substitue à la négociation, semble fâcheusement appliquer à l’Université les méthodes actuelles de passage en force du gouvernement sur tous les dossiers sociaux.

Section syndicale SNESUP Stendhal
Section syndicale SUD Stendhal

Communiqué Intersyndical

L’Intersyndicale des universités grenobloises s’élève avec la plus grande fermeté contre les mesures prises par les présidents des universités Stendhal-Grenoble 3 et Pierre Mendès France-Grenoble 2, en opposition complète avec les traditions universitaires et la plus simple compréhension de la démocratie :
- Lock-out des universités et de la bibliothèque interuniversitaire droit-lettres
- Refus de toute discussion
- Appel systématique à des vigiles privés accompagnés de chiens d’attaque non muselés, aux CRS, à la BAC
- Désinformation auprès des personnels et des média, tendant à présenter les étudiants comme des délinquants irresponsables, boute-feu d’un mouvement qu’ils seraient incapables de diriger, alors que la très grande majorité d’entre eux ont montré jusqu’à présent, au contraire, la plus grande responsabilité dans ce mouvement.

L’intersyndicale désapprouve également le recours aux forces de l’ordre dans un bâtiment de l’UJF.

De telles mesures nous semblent relever d’une stratégie visant à provoquer les étudiants, à durcir le conflit, à empêcher le dialogue entre étudiants et personnels.

L’Intersyndicale demande l’arrêt de ces pratiques, et que soit restauré un espace d’écoute, de discussion et de respect mutuel. Elle demande la réouverture de la Bibliothèque interuniversitaire droit-lettres, qui n’a jamais été menacée par aucun blocage, et dont la fermeture nuit à l’ensemble de la communauté universitaire. Elle rappelle enfin que le premier responsable de cette situation est le gouvernement, qui a fait voter à la sauvette une loi rejetée par la quasi-totalité des organisations syndicales, par le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et par un grand nombre de CA d’universités.

Snesup, Snasub Grenoble 1, 2, 3, Sud éducation Stendhal, FERC sup-CGT, SNPREES-FO, SGEN-CFDT, SNPTES, UNEF, Fac verte, Sud étudiants, FSE