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Italie

Italie : Vers le modèle européen

lundi 15 octobre 2007, par Mathée Giacomo-Marcellesi

L’université en Italie, au travers des lois et des luttes des dernières périodes, connaît des
évolutions, sous l’influence de l’« harmonisation européenne ». Affirmer l’importance
de l’enseignement supérieur et de la recherche comme porteurs d’avenir et nécessitant
l’investissement public revient aux syndicats, représentant la communauté universitaire.

Tout le secteur de l’enseignement supérieur
en Italie s’inscrit dans un processus de
changement. Les lois, les décrets-lois et les
nombreux décrets ministériels qui ont précédé
l’adoption de la loi Moratti votée en septembre
2005 et suivi son abrogation en 2006,
ont pour but de soutenir la convergence du
système italien de l’enseignement supérieur
vers le modèle européen défini dans le cadre
du processus de Bologne (1999), Prague
(2001), Berlin (2003) et Bergen (2005).

Les structures universitaires

Le système universitaire italien comporte :
- Soixante universités d’état ;
- Dix université privées légalement reconnues ;
- Six universités supérieures
à statut dérogatoire
(ordinamento
speciale
) ;
- Six universités télématiques.

La gestion de l’université est
inspirée par les principes
« d’autonomie et de responsabilité ». Les universités ont
adopté les nouveaux statuts d’autonomie qui
définissent leur « gouvernance » aux différents
niveaux : structures d’enseignement et de
recherche, Consiglio di amministrazione
(conseil d’administration), Senato academico,
Rettore (président d’université) ; la Conferenza
dei rettori delle università italiane

(CRUI), cf. en France la CPU.

Les étudiants

On compte 1 800 000 étudiants inscrits dans
les universités italiennes.

Ils sont organisés en Conseil national, Consiglio
nazionale degli studenti universitari

(CNSU).

Les études s’organisent selon les 3 niveaux du
LMD : Laurea (Licence), Laurea Magistrale
(Master 1 et 2), Dottorato di ricerca (Doctorat).
Les étudiants effectuent un cursus de
3 ans, triennio, défini comme laurea
(licence), au terme desquels ils sont censés
pouvoir entrer dans la vie active, ou engager
une laurea magistrale de 2
ans ou une laurea magistrale
specializzata
de 5
ans.

L’autorisation d’engager un
doctorat de recherche est
accordée, sur poste(s) de
doctorat d’une université
donnée, à un nombre infime
d’étudiants titulaires soit de
la laurea magistrale soit d’un diplôme étranger
reconnu comme équivalent. Le nombre de
postes de doctorat est fixé par chaque université
en fonction des besoins qu’elle définit,
dans une discipline donnée et pour une année
donnée. Parmi les étudiants ayant obtenu un
poste de doctorat, seuls peuvent disposer
d’une bourse ceux qui ont réussi au concours
pour la bourse. En avril 2007, l’ADI, Associazione
di dottorandi e dottori di Riceca
Italiani
(Association des doctorants et des
docteurs de recherche italiens) a mis en ligne
une pétition Mille Euro pour demander que les
bourses de doctorants s’élèvent au moins à
mille euros et qu’elles soient attribuées à tous
les doctorants.

Les enseignants-chercheurs et les chercheurs

Les enseignants universitaires sont répartis en
deux catégories : les professeurs ordinari
(cf. Professeurs d’université) et les professeurs
associati (cf. Maîtres de Conférences).
Les professeurs ordinari ont un salaire net
d’impôts de 3 500 à 4 000 euros sur 13 mois.
Les associati ont un salaire net d’impôts de
2 000 à 3 500 euros sur 13 mois. Le service
d’enseignement est de 120 heures annuelles
en présence. Tout enseignant a droit à une
année sabbatique tous les cinq ans. Les
ricercatori (chercheurs) sont dispensés d’enseignement.

Le recrutement des enseignants universitaires,
dans chaque catégorie, se fait à travers
des concours ouverts officiellement par une
université donnée, en fonction des besoins
dans une discipline. Les candidats à ce
concours doivent être titulaires de l’idoneità
délivrée par le CUN. Le choix entre les
candidats est assuré par une instance de
quelques enseignants-chercheurs nommés.
Les candidats qui ne sont pas recrutés continuent
à bénéficier pendant cinq ans de la
qualification, l’idoneità.

Le CUN, Consiglio universitario nazionale,
Conseil universitaire national des universités,
est composé de 51 membres, 3 Rettori
nommés par la CRUI, 48 Conseillers
élus directement par les membres des différentes
catégories (ordinari, associati,
ricercatori, techniciens, étudiants) et organisés
en 14 comités de disciplines. Il accorde
la qualification, idoneità, et est censé veiller
à l’organisation des secteurs disciplinaires
ainsi qu’aux différents aspects de chaque
catégorie d’universitaires. Il organise des colloques
sur les grands thèmes relatifs aux
tâches institutionnelles de l’Université.

Nombre et âge des enseignants universitaires Italiens
Tranche d’âge Chercheurs MCF Professeurs Assistants Total
25-34 2 685 313 19 3 017
35-44 7 754 4 248 1 225 2 13 229
45-54 6 903 6 312 4 817 252 18 284
55-64 2 082 5 716 7 378 711 15 887
65-75 64 1 233 3 336 64 4 697
Total 19 488 17 822 16 775 1 029 55 114
Limite d’âge pour la retraite pour les enseignants universitaires Italiens
Ordinari (nommés avant 80) 75 ans 70+2+3 « hors cadres »
Ordinari (nommés après 80) 70 ans 65+2+3 « hors cadres »
Associati 70 ans 65+2+3 « hors cadres »
Ricercatori 67 ans 65+2
Assistants (en voie d’extinction) 67 ans 65+2

Mathée Giacomo-Marcellesi est professeur d’italien, retraitée.