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Espagne

Sur la situation des universités en Espagne

lundi 15 octobre 2007, par José Palazón

Après le rejet de la LOU du gouvernement Aznar, la présence syndicale
permet des avancées pour le statut des enseignants-chercheurs et maintient la vigilance
pour le service public.

Deux éléments nouveaux : l’approbation
de la réforme de la Loi sur les universités
(LOMLOU) et le nouveau statut pour
tous les employés du secteur public. Notre
gouvernement a négocié le statut avec les
syndicats de la fonction publique, mais nous
n’avons pas eu la possibilité d’une négociation
syndicale de la LOMLOU. Néanmoins
notre pression, notamment auprès des
groupes parlementaires, a permis d’introduire
quelques revendications importantes :
moins de précarité, égalité de genre, droits et
participation accrus des enseignants non
fonctionnaires, la question des accréditations,
retraite volontaire anticipée… Mais le
gouvernement Zapatero et les présidents
n’ont pas voulu faire une réforme progressiste
pour retrouver la collégialité mise à mal par
le présidentialisme et le caractère hiérarchique
de la LOU (Loi Organique Universitaire)
du gouvernement Aznar.

En ce moment, nous sommes en cours de discussion
du nouveau système de recrutement
pour les professeurs fonctionnaires : un système d’accréditation national (non présentiel
et avec évaluation du curriculum) donnant
accès au concours au niveau des universités.
Ce nouveau système d’accréditation est l’alternative
à l’habilitation établie par la LOU
d’Aznar de 2001 (la loi qui provoqua les plus
grandes grèves et mobilisations universitaires
de l’après franquisme). Nous voulons que le
processus d’accréditation soit appuyé sur un
barème clair, négocié avec les syndicats, bien
connu et auto-évaluable.

Un nouveau statut du personnel universitaire

La LOMLOU établit que le gouvernement
doit approuver un statut du personnel des
universités avant mai 2008. Ce nouveau statut
est très important parce que notre règlementation
sur les obligations académiques
(heures de présence devant les étudiants,
heures pour la recherche…) a besoin d’un
changement profond (3 ans après l’implantation
du processus de Bologne, nous
sommes encore régulés par un décret de
1985). La négociation de ce statut va permettre
d’aborder des sujets aussi importants
que le recrutement et la promotion professionnelle,
les salaires et les compétences des
diverses administrations sur ceux-ci, les droits
et obligations : charges de travail, journée de
travail, vacances, formation continue, tâches…
Un autre important défi est la défense du service
public et des droits des travailleurs de
l’enseignement et la recherche dans le
contexte des importants changements imposés
par la mise en oeuvre du nouveau système
européen. Nous devons être en alerte
pour éviter que les nouveaux diplômes (surtout
le master ou le doctorat) soient financées
de plus en plus par les étudiants, avec une
privatisation cachée, et/ou en augmentant
les heures de travail des enseignants.
De la voisine Espagne notre solidarité fraternelle
et l’espoir de travailler ensemble pour
défendre l’université publique et une Europe
plus sociale et plus solidaire.


José Palazón est Professeur à l’Université de Murcia et
membre du bureau national de la Fédération de l’Enseignement des Commissions Ouvrières d’Espagne.