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LE SNESUP, LE RECRUTEMENT ET LA FORMATION DES ENSEIGNANTS

jeudi 25 septembre 2008, par Webmestre

Le 23 septembre 2008, le SNESUP a été reçu, pour la première fois depuis
les annonces de N. Sarkozy sur la réforme du recrutement et de la
formation des enseignants, par des représentants des ministres de
l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche.
A cette occasion, a été remis officiellement au SNESUP un « texte
d’entrée en discussion » alors que plusieurs versions de ce texte
circulaient depuis déjà plusieurs semaines.

Le SNESUP est favorable à une formation de service public correspondant
à une élévation réelle de la qualification des enseignants et à sa
reconnaissance. C’est nécessaire pour la qualité de la formation, des
élèves, des collégiens et lycéens. La définition de parcours de
formations adaptés dans le cadre de masters et une rénovation des
concours d’entrée –qui maintiennent le statut de fonctionnaire d’Etat–
dans les métiers de l’éducation correspondent à un profond changement.
Le SNESUP avance l’idée des concours intégrés dans la formation et
passés à l’issue du M1. Le flou entretenu par le ministère sur les
masters, sur les concours, …, la précipitation du gouvernement ne sont
pas compatibles avec ces objectifs.

- Le texte ministériel [1] est muet sur la question d’un cadrage national des masters et sur la préservation du potentiel de formation des IUFM, le devenir de la structure IUFM, sur les stages et en
particulier le stage en responsabilité.

- Il induit la disparition des concours internes, l’accroissement de la
précarité par le recours prévu aux non-titulaires ; il affaiblit la
formation professionnelle réduite dans bien des cas au seul
compagnonnage.

- Il ne prend aucun engagement réel sur des points majeurs comme : des
dispositifs d’aide sociale aux étudiants, des formes de pré-recrutement
(rien en dehors de bourses « au mérite ») ni sur la revalorisation
salariale des carrières des futurs enseignants, …

- Le texte proposé acte un calendrier insensé de nouveaux masters et
concours en 2010. Les délais sont intenables pour la conception de
nouveaux masters. Ces annonces précipitées provoquent une chute des
inscriptions étudiantes à la rentrée 2008 aux préparations des concours
et en M1.

En convergence avec les collègues en charge de la formation des
enseignants et en cohérence avec les propositions du rapport Jolion (« Bilan et évolution du cursus master »), le SNESUP considère comme
indispensable l’annonce rapide d’un moratoire.

Le gouvernement demande au syndicat, avec ce texte, d’acter une forme de
convergence d’intentions présentée comme conditionnelle à la
participation aux discussions futures.

Le SNESUP — dont la représentativité ne peut être contestée, tant parmi
les enseignants de l’enseignement supérieur en général que parmi les
formateurs de la formation des enseignants en particulier — refuse une
telle conception de la négociation et considère que le seul critère
devant être pris en compte pour la participation à des discussions sur
un projet concernant directement les personnels qu’il représente est
celui de la représentativité. Le comportement du gouvernement viole les
règles qu’il a lui-même fixées sur le dialogue social.

Le SNESUP, porteur de ses analyses et propositions, entend participer
sans préalable et sans autre a priori que l’amélioration du service
public aux discussions annoncées sur la mastérisation et les concours.
Dans la continuité des actions engagées (« Nuit des IUFM », …), il
appelle les personnels, les formateurs, les chercheurs, les étudiants à
participer aux Etats Généraux de la formation des enseignants le 4
octobre à Créteil.

Paris, le 25 septembre 2008
La commission administrative nationale du SNESUP et l’assemblée des secrétaires de sections SNESUP


[1Objectifs et principes directeurs de la réforme du recrutement et de la formation des enseignants.