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Chantier carrières
Loi LRU : danger sur les carrières !
mardi 18 décembre 2007, par
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche annonce, à l’occasion de
l’ouverture du prétendu chantier consacré aux métiers des enseignants du supérieur, devant
une quarantaine de représentants des personnels, organisations syndicales [1] et associations,
la transformation de son intitulé. De chantier « carrières », on passe à la formulation chantier « dédié aux personnels ». Cette dernière est lourde de sens et suscite de fortes inquiétudes
quant aux « vraies réponses » qu’est censée apporter la commission pilotée par le conseiller
d’Etat, Rémi Schwartz.
Les propos de la Ministre laissent entendre une évolution des statuts
des enseignants et des enseignants-chercheurs, ainsi qu’une redéfinition de leurs missions
contenues dans le décret de 1984. Les effets à court terme se traduiront par la suppression des
commissions de spécialistes.
Le SNESUP rappelle sa demande d’abrogation de la loi LRU, pour l’élaboration d’une loi
programme dans la concertation avec l’ensemble de la communauté universitaire et qui
réponde aux véritables besoins des étudiants, des personnels et de la société.
Le SNESUP conteste le budget 2008 qui ne crée aucun emploi et s’inscrit dans une logique de
précarisation grandissante. Le rejet du budget au CNESER du 17 décembre et la motion
intersyndicale sont révélateurs en ce sens du mécontentement de la communauté universitaire.
Il dénonce la dévalorisation considérable subie par les métiers de l’enseignement supérieur
(perte de pouvoir d’achat de 20 % en 20 ans, mépris affiché pour ceux qui participent au
développement intellectuel, culturel et scientifique du pays) et rappelle un certain nombre de
ses revendications :
– la revalorisation salariale collective, et non la mise en place d’un certain nombre de « primes au mérite »,
– le remaniement de la procédure de reclassement par la prise en compte des études doctorales et post-doctorales,
– une accélération des carrières des enseignants et enseignants-chercheurs,
– le maintien d’une gestion nationale des carrières.
Le SNESUP exige du ministère
– un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires d’enseignants-chercheurs,
d’enseignants, de BIATOS à raison au moins de 5000 emplois par an,
– des allégements de service au plan national en début de carrière,
– la prise en compte de l’ensemble des missions des enseignants et enseignantschercheurs
sur la base d’un tableau national d’équivalences,
– la diminution des obligations de service : 150 heures équivalent TD pour les
enseignants-chercheurs, 250 h TD pour les PRAG-PRCE, sans modulation
individualisée des services,
– le maintien des concours nationaux pour le recrutement, et des instances collégiales
nationales de recrutement et d’évaluation fondées sur l’élection et sur des bases
disciplinaires. Le CNU, en ce sens, doit être préservé.
De qui se moque la Ministre ?
Comment rendre attractifs les métiers de l’enseignement supérieur sans perspective
d’évolution de carrière et « sans s’enfermer », selon ses propos, « dans des questions
techniques de rémunérations et de salaires » !
Le SNESUP appelle à bousculer le gouvernement sur cette question cruciale de l’emploi, des
statuts et des carrières, enjeux essentiels et solidaires des actions à engager sur la durée contre
la loi LRU dès les premières semaines de janvier.
[1] pour le SNESUP, Carole Hoffmann, secrétaire nationale, et Stéphane Tassel, élu au CNESER.