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Associations d’historien.nes de l’enseignement supérieur

Motion formation des enseignants des quatre Associations d’historien.nes de l’enseignement supérieur

mardi 28 octobre 2008, par Webmestre

Texte commun des quatre Associations d’historien.nes de
l’enseignement supérieur adopté en Sorbonne le 28 octobre.

Société des professeurs d’histoire ancienne des Universités (SOPHAU)
Société des Historiens Médiévistes de l’enseignement supérieur public (SHMESP)
Association des historiens modernistes des Universités françaises (AHMUF)
Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche (AHCESR)

Motion commune à propos de la réforme du recrutement des enseignants

Les Associations d’historiens de l’enseignement supérieur rappellent qu’elles ont participé loyalement, depuis la fin du printemps dernier, avec les représentants du Ministère et avec l’Inspection Générale, à une série de réunions à propos de la réforme des concours de recrutement des enseignants du second degré.

Les Associations comprennent qu’une évolution est nécessaire pour permettre aux enseignants de relever les défis du XXIe siècle, mais elles désapprouvent l’opposition systématique établie, dans le texte ministériel du 13 octobre, entre « une logique de revalidation du niveau universitaire » des futurs professeurs et « une logique de recrutement conforme aux besoins de l’employeur », alors que ces deux logiques sont complémentaires pour donner au service public de l’Éducation nationale des enseignants bien formés.

Pour le concours, l’idée selon laquelle les programmes d’histoire et de géographie du CAPES devraient être ceux des collèges, lycées et classes préparatoires revient en fait à considérer qu’il n’y a pas de programme, ce qui empêche toute sélection juste sur des critères clairs et précis. En ce qui concerne l’histoire, elles demandent donc, pour le concours du CAPES, le maintien de la parité entre les quatre périodes historiques et le choix d’une grande question par période. Les questions ne doivent pas être fixées unilatéralement par l’autorité administrative, ce qui reviendrait à les couper de la recherche la plus récente. Il faut conserver un lien entre le CAPES et l’Agrégation, qui maintienne ouverte la perspective d’évolution au sein des métiers de l’enseignement. Les universitaires doivent conserver toute leur place dans les jurys, en particulier à l’oral où la part disciplinaire doit être déterminante.

Les Associations dénoncent par conséquent avec force un texte qui vide de sa substance toute référence à la formation disciplinaire qui est le cœur du métier d’enseignant d’histoire-géographie et une attitude qui, depuis la publication du projet de réforme des concours le 13 octobre, vise à écarter de la discussion tous les acteurs véritables de la formation dans l’Université.

Les Associations s’inquiètent également des conditions dans lesquelles la « mastérisation » des concours de recrutement est mise en place dans la précipitation. Elles soulignent la grande difficulté à associer la préparation au concours et un mémoire de recherche digne de ce nom. Un vrai mémoire, conforme au niveau d’exigence de l’enseignement supérieur de l’histoire, doit permettre, pour celles et ceux qui le souhaitent, de poursuivre un travail de recherche au delà du Master. Les mesures proposées conduiraient à une remise en cause de la formation par la recherche en Master et à un abaissement des critères disciplinaires de recrutement des enseignants.

Les Associations s’indignent de la suppression effective de la formation pratique, apportée jusqu’alors par l’année de stage. Elles demandent qu’une véritable formation pratique soit mise en place, afin de mieux préparer les enseignants à leur métier.

Pour toutes ces raisons, les Associations demandent le report d’un an de la réforme.

Lucien Bély (Association des historiens modernistes des Universités françaises)
Patrice Brun (Société des professeurs d’histoire ancienne des Universités)
Régine Le Jan (Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public)
Jean-Noël Luc (Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche)