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Lille 1
Motion CS Lille 1 sur le nouveau paysage de la recherche
jeudi 6 décembre 2007, par
Motion du Conseil Scientifique de Lille 1 du 6 décembre 2007 sur le nouveau paysage de la recherche (votée à l’unanimité).
MOTION DU CONSEIL SCIENTIFIQUE DE LILLE 1 DU 6 DECEMBRE 2007
SUR LE NOUVEAU PAYSAGE DE LA RECHERCHE
Le Conseil Scientifique (CS) de l’Université des Sciences et Technologies de Lille (Lille1), réuni en séance extraordinaire le 6 décembre 2007, a examiné de manière approfondie le nouveau paysage de la recherche, ainsi que ses relations avec les EPST.
– En ce qui concerne la répartition de l’enveloppe recherche du budget 2008, le CS constate que les dotations de la recherche universitaire et des EPST stagnent tandis que celles de l’ANR et du crédit d’impôt aux entreprises croissent respectivement de 16% (+130M€) et 51% (+455M€) ; ceci se traduira par le fait que les laboratoires publics, qui réalisent pourtant l’essentiel de l’avancée des connaissances (fondamentales ET appliquées) verront leurs dotations de base suivre, au mieux, l’inflation. Cette constatation est en contradiction avec le discours de priorité à la recherche pour préparer la compétitivité de demain.
– Le CS s’inquiète beaucoup de la situation créée par l’hégémonie financière de l’ANR, qui est dorénavant en mesure de contrôler l’ensemble de l’effort public de recherche ; il rappelle que l’ANR n’accorde que des contrats courts (3 ans), essentiellement sur des thèmes appliqués, sans l’éclairage d’un conseil scientifique, pénalisant ainsi la recherche « fondamentale ». Sans remise à niveau des dotations de base des laboratoires sur une durée pluriannuelle — après une évaluation indépendante et objective — la survie de beaucoup de nos laboratoires sera menacée et, plus généralement, l’effort de recherche sera handicapé et contre-productif à moyen terme.
– Après bien d’autres (des scientifiques éminents, des sociétés savantes, le CNESER), le CS s’inquiète des menaces de démantèlement du CNRS et de désassociations massives d’unités, indépendamment de leur évaluation. En soutenant leurs 30 laboratoires mixtes avec Lille 1, les EPST ont joué un rôle positif de structuration et d’impulsion pour notre politique de recherche ; c’est plutôt d’un partenariat renforcé et équilibré avec des EPST en capacité de soutenir les laboratoires dont notre université (et la région Nord-Pas de Calais) a besoin.
– Enfin, le CS affirme son attachement au principe d’une évaluation par des instances constituées de pairs, instances comprenant une partie significative d’élus(es), ce qui asseoit la crédibilité de l’évaluation ; ceci le conduit à déplorer l’absence d’élus dans toutes les instances de l’AERES.
Pour conclure, le CS est persuadé que les diverses « réformes » en cours, qui bouleversent le paysage de la recherche sans offrir aucune perspective d’emploi pérenne aux jeunes chercheurs, ajoutées à un budget 2008 très décevant, auront globalement des effets négatifs sur l’efficacité de notre appareil de recherche.
Voté à l’unanimité