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Reims

Reims : AG massive sur le campus "Croix-Rouge"

mercredi 21 novembre 2007, par Webmestre

Le 21 novembre 2007 à Reims, AG massive sur le campus "Croix-Rouge" (i.e. LSH / sc. éco-gestion / droit-sc.politique) dans un gymnase.

- un premier temps de débat où les "pour la loi" ont été explicitement invités à venir exprimer les raisons de leur approbation (à noter que l’UNI distribuait un tract en amont de l’entrée pour dénoncer les "mensonges"... mais pour en diffuser aussi ! Le principal résultat est de savoir qu’ils ont distribué 2000 tracts sans toucher tout le monde : donc AG > 2000 personnes pendant un bon moment) ; un second temps sur les moyens d’action, mais les deux temps se sont finalement un peu mélangés.

- Une trentaine d’enseignants, une vingtaine de personnels non-enseignants (peut-être plus, c’était difficile de voir).

- On a retrouvé la même qualité de débat, malgré la longueur – pas loin de 5 h ! –, entre autre un silence respectueux des orateurs (sauf lorsqu’il s’agissait d’interpeler les étudiants de médecine, appelés par l’UNI à participer massivement alors qu’ils ne sont pas concernés par le blocage du campus, sinon parce qu’ils utilisent parfois nos amphis, or, comme pendant le CPE, l’accès est laissé à la première année de médecine, comme aux cours de concours)

Revient pour l’essentiel une grande inquiétude concernant l’accès de tous aux études supérieures, une ardente défense de l’université comme "ascenseur social" et du droit à la liberté de choix, à l’accès au savoir.

Débat aussi sur le financement privé, défendu par l’UNI, largement réfuté par les autres. Parmi les arguments : un UNI expliquant qu’il est en master pro banque, et qu’il est en stage dans la banque qui finance sa formation, une étudiante répond : "mais dis leur donc ce que tu fais à la banque, et dis leur que tu es payé 1100 € à bac + 5 !"

Concernant le blocage, présenté comme un mode d’action et non une fin en soi, plusieurs interventions aussi pour rappeler qu’être étudiant, ce n’est pas seulement suivre des cours, mais travailler par soi-même : la BU reste ouverte, les M peuvent passer leurs cours de L aux L, il faut mettre en place des conférences, des débats, etc. Plusieurs témoignages aussi des "anciens du CPE", qui ont "eu" leur année malgré leur mobilisation.

Dans l’ensemble, je trouve ce mouvement plus mûr encore que celui du CPE : c’est clairement un choix de société qu’ils combattent.

Tout ça a bien failli tourné vinaigre quand on en est venu au vote. Un UNEF "autonome", qui menait les débats (le même que la dernière fois, qui avait fait voter très vite et sans décompte) a décidé, contre l’avis de tous les organisateurs, un vote "à la romaine" : le problème est que les votants ne se voyaient pas, et que lorsqu’il a – un peu vite – annoncé que le blocage l’emportait clairement (c’était vrai, de l’avis des administratifs et de la presse qui se tenaient en hauteur dans les tribunes), certains en sont venus aux mains. L’un d’entre nous (Martino Nieddu pour le nommer) en a ceinturé un, et a immédiatement pris le micro pour annoncer que nous avions les listes administratives des inscrits (qu’il avait en effet pensé à aller chercher) et qu’allait être organisé, en présence des enseignants, un vote sur carte étudiant, chaque bureau devant être tenu par un représentant du pour et du contre.

Tout cela a encore duré presque 2 heures, mais le résultat est sans appel, et les gens de l’UNI, très satisfaits de ce déroulement, ont été, il faut le dire, très fair play.

A la question : êtes-vous pour le blocage ? [jusqu’à la prochaine AG mercredi prochain]
1268 votants : oui = 850 ; non = 410 ; NPPV = 8 -> 67% de oui

A la question : êtes-vous pour la loi LRU ?
1213 votants : oui = 82 ; non = 1131 ; NPPV = 12 -> 93 % contre la LRU !!!!!

Nous devons prendre acte de ce rejet inconditionnel de la loi.

Nous voilà donc reparti, avec l’expérience du CPE en prime : une université populaire devrait être mise en place très vite.

Isabelle Krzywkowski
SNESUP Reims